Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aha j'hésite entre Starsong et Le Chant du *
Derniers commentaires
20 juillet 2011

Je veux bien aller en Enfer...

Avant-hier soir, mon ami et moi regardions Orphée et Eurydice de Gluck dans sa version française. C'est une interprétation de 2008 exécutée par une troupe italienne à la Scala de Milan dont Roberto Alagna, Serena Gamberoni et Marc Barrard en vedettes. Bon, eh bien, j'étais décue... Eurydice qui meurt dans un accident de voiture ("Une Peugeot 106!", me dit mon ami XD), Amour, généralement interprêté par une femme vu le rôle protecteur et rassurant du personnage, est ici joué par un grand barbu très sec... Orphée, au français impeccable, a la voix étouffée de sanglots pendant tout l'opéra! Et puis, en dehors de cette mise en scnène plutôt réussie, il faut qu'on assiste à des idées totalement inappropriées par rapport à la crédibilité des personnages. Ainsi, alors qu'Orphée pleure pour convaincre Eurydice de le suivre et qu'elle cesse d'exiger qu'il parle et la regarde (il n'en a pas le droit!)... Madame ne trouve rien d'autre à faire que de s'envoyer en l'air avec Amour sur le capot du corbillard! ("Une Ford Taunus!!") Trèèèès malin! Enfin soit...

Mais hier, la Grâce nous prit de réécouter la même pièce, mais dans une de ses premières versions. Christoph Wilibald Gluck avait en effet lui-même remanié son Orphée plusieurs fois. Donc, à l'origine, il avait envisagé pour le trio principal trois voix aigües: Amour et Eurydice étaient des femmes, Orphée, un castrat. L'opéra était en italien. Mes amis, ça change tout!orfeo

Voici le disque! “Orfeo ed Euridice” .C’est un enregistrement de 1982 réalisé par Sigiswald Kuijken et sa Petite Bande, avec, dans les rôles principaux Marjanne Kweksilber (Eurydice) René Jacobs (Orphée) et Magdalena Palewicz (L’Amour).

Mais voici (enfin!) la raison pour laquelle je suis amenée à rédiger ceci. Il s’agit d’un coup de cœur pour un passage merveilleux  qui doit sont équilibre au contraste entre un ensemble de voix mixte et Orphée seul (haute-contre). A un moment donné, Orphée est aux portes de l’Enfer: il tente d’amadouer des Esprits courroucés par son chant triste et sa lyre. Le chœur d’Esprits  commence par se montrer inflexible lorsqu’il les implore: “Nooo!” avant de progressivement ceder... et notre héros peut enfin accéder... au Paradis?! Enfin, on dirait. Ceux qui n’ont pas encore écouté cette œuvre ne pourront s’imaginer la quiétude émanant de cet Enfer là. On croiraît presque entendre les oiseaux et le bercement du vent: j’étais soufflée! La mort est ici perçue comme le seul vrai repos, la fin de tous les conflits et de toutes les tensions.

Vous savez comme j’aime les mises en relation... J’ai pensé à Don Giovanni (Mozart). Tout à la fin, le trop présomptueux Don Giovanni a eu l’audace d’inviter la Statue du Commandeur à un banquet. Ce personnage-ci avait en effet été assassiné par le coureur de jupons alors qu’il l’empéchait de s’en prendre à sa fille au début de la pièce. C’est donc sous la forme d’un esprit incarnant une statue qu’arrive le Commandeur au banquet. Ce n’est évidemment pas pour manger: ces choses d’ici-bas ne le concernent plus. Mais il exige que Don Giovanni se repente. Et par trois fois ce dernier pousse un “Nooo!” impitoyable... avant qu’un chœur de Démons ne l’emportent en Enfer. Curieux, n’est-ce pas?

Par ailleurs, et là ça me concerne plus directement, sachez que ce qui a causé tant de repentirs à Saint Pierre c’est d’avoir nié Jésus coup sur coup trois fois de suite. On ne réfute pas son parcours.


Mais que celui ou celle  qui n’a jamais parlé me lance le premier com!

La Pie D

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 2 395
Publicité
Aha j'hésite entre Starsong et Le Chant du *
Publicité